Entrepreneure, entraîneuse et maman de 2 mousses ultra-énergiques (le mot est faible), je suis membre de plusieurs groupes virtuels – affaires, web, bien-être et cie – dans lesquels on met en commun nos interrogations, façons de faire, contacts et j’en passe. La communauté, c’est un outil drôlement aidant lorsqu’une validation rapide sur tel ou tel sujet est de mise ou que tu veux simplement ouvrir tes horizons. Parenthèse: écouter, croire et appliquer tout ce que tout le monde dit, non. Gros bon sens, oui. Fin de la parenthèse. Dans ces groupes, on nous invite sporadiquement à partager nos bons coups, comme par exemple la tâche-qui-tue-que-tu-as-finalement-clanchée. Je dois avouer que certains jours, l’expression des accomplissements satisfaisants et inspirants qui y sont partagés ne fait qu’accentuer mon sentiment d’incapacité (heureusement tous les jours ne sont pas comme ça) et me ramener à ma réalité de jeune mère, me rappelant plutôt tout ce que je n’ai pas pu faire, pourtant sur ma liste, et confirmant l’adage qui dit qu’on fait ce que l’on peut, pas toujours ce que l’on veut. Les impondérables de la vie, quoi.

 

Mise en situation

 

Tu crois que tu pourras profiter de la sieste de tes enfants pour clancher la dite tâche, souvent classée comme urgente. Erreur, ce jour-là, sieste il n’y aura pas.

 

Tu te dis que tu vas rééssayer pour la Xe fois un entraînement éclair, qu’ils ont de quoi s’occuper joyeusement, en dehors de l’espace de ton tapis. Du moins tu veux y croire. Erreur! Ton tapis est désormais occupé par 3 personnes et un chat, tu marches sur des legos, tes poids libres deviennent soudainement dangereux et bla bla bla. Entendons-nous bien : c’est toujours cute en vidéo, mais en réalité, ça gosse drôlement.

 

Ce sont évidemment des exemples, mais combien de fois – celles qui ont des enfants ici se reconnaîtront probablement, sans offense à celles qui n’en n’ont pas, vous avez certainement autre chose à pointer du doigt! – ce genre de situation altère non seulement notre plan de match mais aussi nos attentes et satisfaction? Et comment mettre fin à cette sensation moche de ne pas être à la hauteur qui gagne rapidement du terrain et mine notre moral?

 

Définir nos priorités et objectifs et instaurer nos limites, c’est encadrer, dans le respect de qui l’on est, ce que l’on peut faire ou non.

Dans les dernières années, j’ai dû, par la force des choses, alléger mon style d’organisation et le rendre davantage flexible, toutes sphères de ma vie confondues, pour me permettre de réévaluer, réajuster, prendre le temps de m’inspirer, cesser de m’auto-flageller et finalement mieux respirer, pour rebondir plus haut et plus loin. Cette nouvelle programmation m’a réconciliée avec la personne exigeante et perfectionniste que je suis mais aussi avec ma gestion du temps (j’étais de celles qui était ridiculement overbookées). Je profite de plus de légèreté, d’une part, mais aussi de beaucoup plus de focus et d’énergie, d’autre part. Pourquoi? Parce que j’apprends, progressivement, à lâcher-prise et que mon équilibre est ma priorité. Définir nos priorités et objectifs et instaurer nos limites, c’est encadrer, dans le respect de qui l’on est, ce que l’on peut faire ou non. C’est d’ailleurs lorsque j’ai négligé cette étape cruciale que j’ai vécu le plus d’insatisfaction et même l’échec (ou plutôt apprentissages à la dure!).  Je crois fermement que notre organisation du temps et de nos ressources devrait tenir compte de qui nous sommes, ici et maintenant et que cette organisation devrait être constamment sujette à la réévaluation. Exit les il faut et les je dois, les listes interminables de choses à faire et les objectifs démesurés de productivité qui alourdissent notre discours interne, alimentent notre sentiment de culpabilité et minent notre confiance quand la situation est hors de contrôle. Car au final, ça importe à qui d’en faire autant et pourquoi? À méditer…

 

À go, on respire et on recommence!